Les conséquences sanitaires du manque d’accès à l’eau dans les camps de migrants

Pour Latitudes 2025, Marie Florin, médecin bénévole, référente sur le camp de Grande-Synthe, détaille les conséquences sanitaires du manque d’accès à l’eau dans les camps de migrants.

Les exilés sont constamment en situation de survie.
Marie Florin, médecin bénévole, référente sur le camp de Grande-Synthe
© Lison Chambe

Que risquent les personnes n’ayant pas accès à l’eau potable ?

Certaines personnes migrantes se retrouvent à boire de l’eau stagnante ou de rivières polluées, risquant la gastro-entérite ou l’intoxication. Le danger le plus grave est la déshydratation. Les enfants en bas âge sont une population très fragile : s’ils se déshydratent, il est très difficile de les réhydrater. Enfin, sans eau potable, les personnes qui doivent prendre des médicaments pour des maladies chroniques ne peuvent plus les ingérer.

Y a-t-il d’autres risques sanitaires liés à l’absence d’accès à l’eau ?

Les personnes vivant sur les camps peuvent aussi être atteintes de pathologies dermatologiques, allant de la mycose à la gale, car elles ne peuvent pas prendre de douche. Il arrive que des lésions a priori bénignes s’infectent et qu’un traitement antibiotique doive être prescrit. Mais en réalité, si ces personnes pouvaient facilement accéder à une eau propre et du savon, elles ne seraient pas confrontées à ce type d’infections. Comme les personnes sont contraintes de faire leurs besoins près de leur lieu de vie, les maladies se propagent très rapidement. Aussi, l’absence de toilettes fait que certains se restreignent en boisson. Cela aggrave les risques d’infections urinaires, surtout chez les femmes.

Quels sont les risques collatéraux inhérents au manque d’eau ? 

Les exilés sont constamment en situation de survie. Ils cherchent à boire et à manger toute la journée. Cela entraîne un stress chronique qui peut se manifester par des maux de tête. Le manque d’hydratation accentue ces céphalées. Un autre danger existe aussi, du fait des toilettes excentrées des lieux de vie : il s’agit du risque de subir des violences sexuelles.

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